Dans les précédents articles ( installation de puppet et configuration simple ), nous avons vu comment installer et utiliser puppet à l’aide de fichiers de configurations statiques, ne variant pas d’un hôte à l’autre.
Dans cet article nous allons voir comment utiliser les templates. Un template est un fichier de configuration qui sera envoyé à un client mais dont le contenu sera adapté à ce dernier. Puppet fait usage du moteur de template ERB développé pour ruby. Les variable utilisés par les templates peut être soit des « facts », soit des variables positionnées manuellement.
Utilisation des facts
Les facts sont des scripts ruby (placés sous /usr/lib/ruby/facter/) et exécutés sur la partie cliente de puppet. Ces scripts positionnent des variables en fonction le l’environnement d’exécution. La commande système facter | less permet de lister les variables affectées.
Dans le précedent article, nous avons utilisé dans le module ssh des lignes du type name => $operatingsystem afin de déterminer le système d’exploitation du client. La variable $operatingsystem est positionnée par le fact operatingsystem.rb.
Dans l’exemple que nous allons détailler, nous allons utiliser des variables assignées par les facts pour générer un fichier /etc/motd sur les postes clients.
Tout d’abord, créons les répertoires du module que nous allons appeler motd :
mkdir -p /etc/puppet/modules/motd/{files,templates,manifests}
Ensuite, créons le fichier /etc/puppet/modules/motd/manifests/init.pp :
class motd::config { file {"/etc/motd": owner => 'root', group => 'root', mode => 0644, content=> template("/etc/puppet/modules/motd/templates/motd.erb"), } } class motd { include motd::config }
La classe motd est plutôt simple puisqu’elle ne s’occupe du fichier /etc/motd.
Contrairement à un fichier statique dont la source serait définie par une syntaxe du type source => « puppet:///modules/files/motd », ici la syntaxe pour l’utilisation d’un template comporte le chemin absolu vers celui-ci (content=> template(« /etc/puppet/modules/motd/templates/motd.erb »)).
Créons notre fichier /etc/puppet/modules/motd/templates/motd.erb :
Welcome to <%= @hostname %> running <%= @operatingsystem %> <%= @operatingsystemrelease %> ( <%= @kernelrelease %> ) * Documentation: https://help.ubuntu.com
Les variables à inclure sont définies entre les balises <%= et %>.
hostname, operatingsystem, operatingsystemrelease et kernelrelease sont des variables affectées par les facts.
Afin d’utiliser la classe motd, il suffit de l’affecter à notre machine poste-client en modifiant le fichier /etc/puppet/manifests/nodes.pp :
node 'poste-client.be-root.com' { include ssh, motd }
Lorsque le puppet-agent du poste client aura mis en place la nouvelle configuration, nous obtenons le fichier /etc/motd :
Welcome to poste-client running Ubuntu 11.10 ( 3.0.0-15-generic ) * Documentation: https://help.ubuntu.com
Il est possible de créer ses propres facts. Ceci est expliqué dans la documentation de puppet
Un peu plus loin avec les templates
Il est possible de définir hôte par hôte des variables à utiliser dans les templates.
Nous allons voir dans cet exemple comment adapter la configuration du serveur proftpd.
Tout d’abord, créons l’arborescence du module proftpd :
mkdir -p /etc/puppet/modules/proftpd/{files,templates,manifests}
Créons le fichier /etc/puppet/modules/proftpd/manifests/init.pp :
class proftpd::install { package { "proftpd-basic": ensure => latest, } } class proftpd::config { file {"/etc/proftpd/proftpd.conf": owner => 'root', group => 'root', mode => 0644, content=> template("/etc/puppet/modules/proftpd/templates/proftpd.conf.erb"), require=> Class["proftpd::install"], notify => Class["proftpd::service"], } } class proftpd::service { service { "proftpd": ensure => running, hasstatus => true, hasrestart => true, enable => true, require => Class["proftpd::config"], } } class proftpd { include proftpd::install, proftpd::config, proftpd::service }
Si vous avez bien assimilé l’exemple de la classe ssh ainsi que la classe motd, la compréhension de ce fichier ne doit poser aucun problème.
Créons maintenant le fichier /etc/puppet/modules/proftpd/templates/proftpd.conf.erb :
# PROFTPD # DON'T MODIFY THIS FILE DIRECTLY - MANAGED BY PUPPET UseIPv6 off IdentLookups off ServerName <%= @hostname %> ServerType standalone DeferWelcome off MultilineRFC2228 on DefaultServer on ShowSymlinks on TimeoutNoTransfer 600 TimeoutStalled 600 TimeoutIdle 1200 ListOptions "-l" DenyFilter \*.*/ <% if @proftpd_chroot == true %> DefaultRoot ~ <% end %> Port <%= @proftpd_port %> MaxInstances <%= @proftpd_maxinstances %> # Set the user and group that the server normally runs at. User proftpd Group nogroup Umask 022 022 AllowOverwrite on TransferLog /var/log/proftpd/xferlog SystemLog /var/log/proftpd/proftpd.log
Nous remarquons que seule la variable hostname est fournie par un fact. Il nous faudra donc positionner les autres.
Nous remarquons que nous pouvons également mettre des instructions ruby dans les balises <% et %> (ici une condition if). Pour plus d’informations, consultez cette page.
Nous allons donc positionner les variables et assigner la classe proftpd à poste-client dans le fichier /etc/puppet/manifests/nodes.pp :
node 'poste-client' { $proftpd_chroot = false $proftpd_port = 21 $proftpd_maxinstances = 25 include ssh, motd, proftpd }
Ceci permet, à l’aide d’une seule classe, de pouvoir gérer plusieurs configurations différentes. Par exemple, on peut imaginer avoir :
node 'poste-client' { $proftpd_chroot = false $proftpd_port = 21 $proftpd_maxinstances = 25 include ssh, motd, proftpd } node 'serveur-ftp' { $proftpd_chroot = true $proftpd_port = 21 $proftpd_maxinstances = 300 include ssh, proftpd }
Nous voyons donc qu’il est possible, à l’aide des templates, de pouvoir gérer efficacement et simplement des configurations différentes pour un même service.